Les conséquences


       Les effets au niveau macroscopique

La plus part des résultats obtenus après la prise de drogue sont dangereux et nuisibles. Ces effets varient selon plusieurs paramêtres :

 

-la quantité absorbée

-la fréquence de consommation et la durée d'utilisation

-la méthode d'absorption (par injection, par voie orale...)

-l'état d'esprit, les attentes et le milieu ambiant

-l'âge

-l'état médical ou psychiatrique préexistant

-la consommation simultanée d'alcool ou d'autres drogues

 

 Il est possible de distinguer deux groupes d'effets: les directs, et ceux à long terme.

 

 

    Les effets directs

Les effets directs de la prise de cocaïne peuvent être distingués en deux parties: ceux répondants aux attentes du consommateurs, et ceux inévitables et difficiles à supporter.

Les effets attirants de la prise de cette drogue:

-Sensation de plaisir et de bien-être

-Une grande énergie, baisse de la fatigue

-Sentiment d'invincibilité

-Euphorie

-Réflexes plus rapides

 

Les effets désagréables ou inquiétants dus à la prise de la cocaïne:

-Hallucinations visuelle et auditive

-Tendance à la violence

-Sécheresse de la bouche et de la gorge

-Fièvre et transpiration

-Difficultés à respirer

-Ralentissements psychomoteurs diminuant la capacité musculaire

On constate notamment que l'individu sous l'emprise de la drogue a les pupilles dilatées.

 

 

    Les effets à long terme

Bien que la prise de cocaïne provoque des effets directs, il y a aussi l’apparition d’effets à long terme qui peuvent nuire à la santé tels que:

-Paranoïa extrême et anxiété ( symptômes psychiatriques )

-Dépressions

-Perte d'appétit, c'est pourquoi elle est aussi appelée "drogue des mannequins"

-Réduction de la performance sexuelle et libido

-Risque d'attraper des maladies transmissibles par le sang telles que le SIDA ou les hépatites

-Risques de perforation de la cloison nasale, perte de l'odorat, infection des sinus par inhalation

-Nausées et vomissements

-Risques de crises cardiaques ou d'accidents vasculaires cérébraux car la cocaïne fait travailler davantage les muscles du cœur tout en réduisant l'apport en oxygène du sang. 

Voir l'article du professeur Monsegu 

 

 


      Les effets au niveau de l'organisme

 

    Addiction

 Seuls certains individus tombent dans l'addiction, et aucun signe péremptoire ne permet de savoir si une personne risque de tomber dans l'addiction.

L'addiction se définit sur 3 plans: comportemental, neuro-psychologique et neuro-biologique.

Le plan comportemental se traduit par une incapacité de l'individu à stopper ou limiter la prise de la drogue.

La dépendance est souvent associée à l'addiction, bien qu'elle ne soit en réalité que la partie neuro-psychologique de l'addiction. Elle se traduit par le fait d'agir de façon compulsive et par l'impossibilité de la volonté à contrecarrer cette compulsion. Aucune dépendance physique n'est cependant décelée chez les consommateurs de cocaïne, dépendance consistant en une sensation physique de manque en l'absence d'une substance donnée.

Sur le plan neuro-biologique, on constate que les drogues provoquent un dysfonctionnement du circuit de la récompense.

 

 

    Action de la cocaïne sur le cerveau

 La cocaïne est métabolisée rapidement par l'organisme. Sa demi-vie d'élimination du corps est de l'ordre de 90 minutes et sa présence ne peut plus être dépistée quelques jours plus tard. Cependant, cette courte durée de passage de la cocaïne dans l'organisme est suffisante pour constater des modifications dans le cerveau: c'est une substance psychoactive.

 

Le circuit de la récompense est le circuit cérébral auquel on doit la sensation de satisfaction, de bien-être, qui suit la réalisation de besoins nécessaires à la survie de l'individu et de l'espèce, comme la nourriture ou le rapport sexuel.

Ce circuit est un vaste ensemble neuronal qui comprend deux régions: l'aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens. La première partie envoie vers la seconde des prolongements neuronaux qui y libèrent de la dopamine (neurotransmetteur impliqué dans le désir, le plaisir, le mouvement), de la sérotonine et de la noradrénaline. Ce circuit est lié à l'amygdale, qui aide à évaluer si une expérience est plaisante ou non. 

 

 Voir l'animation sur les zones du cerveau.

 
   Ce circuit est modifié lors de la prise de la cocaïne comme n'importe quelle autre drogue, cependant cette modification est spéciale    selon la substance consommée.
 

Un neuromédiateur est une substance sécrétée par les neurones, capable de traverser l'espace situé entre deux neurones: la synapse.

Selon la substance prise, la drogue a 3 modes d'action sur le neuromédiateur naturel:

-elle peut imiter un neuromédiateur et se substituer à lui dans les récepteurs ( c'est le cas de la morphine et de la nicotine )

-elle peut bloquer un neuromédiateur ( c'est le cas de l'alcool )

-elle peut augmenter la sécrétion d'un neuromédiateur, c'est le cas de la cocaïne.

 

La cocaïne inactive temporairement la protéine responsable de la recapture de la dopamine, de la sérotonine et de la noradrénaline par les neurones de l'aire tegmentale ventrale. Ces trois neuromédiateurs restent ainsi plus longtemps en contact avec le noyau accumbens. Lorsque la dopamine reste longtemps en contact avec cette partie du cerveau, elle crée l’euphorie, la sérotonine crée le sentiment de confiance tandis que la noradrénaline provoque la montée d’énergie.

 

 

Voir l'autre animation sur le cerveau.

 

 

 

    Dépendance

 Le toxicomane  dépendant a besoin de doses de drogue de plus en plus fréquentes pour éprouver les mêmes effets que ceux éprouvés lors des premières prises. Le toxicomane dépendant a besoin de doses de drogue de plus en plus féquentes voire de plus en plus élevées pour éprouver les mêmes effets que lors de ses premières prises: c'est l'accoutumance. Cette accoutumance apparaît car la consommation de drogue inhibe le circuit de la récompense. En effet, lors de la prise de drogue, une protéine s'active, la protéine CREB, et synthétise de la dynorphine, polypeptide affaiblissant progressivement la "récompense" procurée par une dose de drogue. Cette accoutumance entraîne la dépendance, et seule une nouvelle prise de drogue peut alors soulager l'état de détresse psychologique dans lequel se trouve le consommateur.